Les textes accompagnant les œuvres du peintre, n'engagent que la responsabilité des artistes.
qui se sont entre autre inspirés des ouvrages suivant :
(Marcel Granet (1884 - 1940), La civilisation chinoise (1929)
(Christian Larré, L'héritage spirituel de l'ancienne Egypte)
Le scarabée était vénéré sous le nom de "Celui qui sort de la Terre", nom ayant la même sonorité que le concept signifiant "venir au monde sous une forme donnée". La
couleur noire du scarabée est celle de la terre fertile et évoque la vie jaillissant du néant (la couleur du deuil est le blanc). Dieu solaire par excellence, dès l'Epoque Archaïque, il est
identifié à Atoum à Héliopolis, et en tant que dieu solaire naissant, il est doté d'ailes de faucon. L'action de pétrir sa boule qui donnera la vie est un acte réalisé également par le dieu
bélier Khoum, dieu créateur de la vie, générateur des espèces vivantes modelant sur son tour l'œuf dont toute vie doit sortir.
Le cercle fournit une symbolique lié à la vie, à la mort, à l'éternité..., pour les Égyptiens la principale peur était le retour au chaos initial.
Ce chaos, d'où les dieux avaient fait surgir le monde vivant et organisé pouvait à chaque instant prendre le dessus. Une seule solution : le maintien de l'ordre, de Maât.
L'amulette du scarabée avait un sens protecteur et dans l'au-delà, il devient un symbole protecteur assistant l'âme des défunts. On voit des scarabées portant sur
leur face intérieure le chapitre 30B du Livre des Morts contenant la formule par laquelle le défunt recommande à son cœur, siège de la pensée, de ne pas témoigner contre lui au cours de la
psychostasie.
De même que le scarabée (Osiris), les hommes aussi devaient passer par un stade mort, semblable à sa nymphe (momie), préparant à une résurrection solaire. C'est
autour de cette idée de victoire sur la mort, de triomphe de l'Ordre, à laquelle ils attachèrent un intérêt passionné, que s'organisa tout le système religieux des Egyptiens.
Les Phéniciens n'ont pas inventé le principe de l'alphabet, mais l'alphabet phénicien, inventé il y a 3000 ans, est l'ancêtre de presque tous les systèmes
alphabétiques du monde. Le port de Byblos, grand carrefour commercial depuis le IVe millénaire av. J.-C., est relayé, après la fin du IIIe
millénaire, par la ville de Tyr : c'est de là qu'est diffusé l'alphabet phénicien. Les marchands, marins et caravaniers, contribuent à faire connaître au loin cette technique révolutionnaire.
L'écriture phénicienne a donné naissance :
- à l'alphabet grec, qui est lui-même à l'origine de l'alphabet cyrillique utilisé en Europe orientale et dans toute l'Asie russe et, par l'étrusque, de l'alphabet
latin, porté par les Européens de l'Ouest dans le monde entier,
- à l'alphabet araméen, qui est lui-même la source de l'alphabet hébreu, dit « carré », de l'alphabet arabe et des écritures de l'Inde.
L'invention des sémites du Levant a connu un destin fabuleux sur toute la planète. Mais c'est aussi, peut-être, toute une part de la magie poétique de l'écriture —
magie du signe, poésie dans les associations de signes-images — qui disparaît.
« Les Phéniciens furent les premiers qui osèrent fixer les sons de la parole par de grossiers caractères »
(Lucain).
J'adresserai mes paroles à ceux qui ont droit à cette révélation ; fermez les portes à tous les non-initiés, sans distinction ; mais toi, prête-moi ton attention. Je
dirai la vérité et puissent les pensées précédemment admises dans ton cœur ne pas te priver de la vie précieuse. Contemple le verbe divin et prends la première place ; applique toute la force
intelligente de ton âme, puis avance-toi, comme il faut, dans l'étroit sentier et considère l'unique roi du monde. Il est un, il existe par lui-même et toutes choses sont nées de lui seul. Il se
meut à travers l'univers ; nul mortel ne le voit, mais il les voit tous. C'est lui qui leur confère, après le bonheur, le malheur, la guerre sanglante et les douleurs affligeantes. En dehors de
ce grand roi, il n'en est pas un second. Pour moi, je ne le vois pas. Car les yeux des mortels n'ont tous que des prunelles mortelles, impuissantes pour apercevoir Zeus, maître de l'univers. Il
s'appuie sur le ciel d'airain, prend place sur un trône d'or, marche sur la terre et étend sa dextre en tous sens jusqu'aux bornes de l'océan ; autour de lui frémissent les hautes montagnes, les
fleuves et les profondeurs de la mer aux flots d'azur, couronnés d'écume.
Tu trouveras dans la maison d'Hadès, à gauche, une source ; près d'elle se dresse un cyprès blanc ; de cette source, garde-toi même de t'approcher. Tu en trouveras
une autre, une eau fraîche qui s'écoule du marais de Mémoire, des gardiens se tiennent devant elle. Dis-leur :
Je suis l'enfant de la Terre et du Ciel étoilé ; vous le savez bien vous- mêmes. Je suis desséchée par la soif et je me meurs : donnez-moi donc immédiatement de
l'eau fraîche qui s'écoule du marais de Mémoire.
Et alors ils te donneront à boire de la source divine et tu iras régner ensuite parmi les héros. Tu as éprouvé ce que tu n'avais jamais éprouvé auparavant ! Homme,
tu es devenu dieu ! Chevreau, tu es tombé dans le lait ! Adieu, sois heureux ! Prends le chemin de droite vers les saintes prairies et les bois de Perséphone ! et bienheureux, tu seras dieu, au
lieu d'être mortel.
(Hymne orphique)
Les héros et les génies séjournaient un temps sur la face de la lune tournée vers la terre pour revêtir un corps approprié à notre monde avant de s'y réincarner.
Pour les anciens Grecs, lors du solstice d'été, les âmes descendent du ciel sur la terre par la porte du Cancer, celle des hommes, et elles retournent de la terre au ciel au solstice d'hiver, par
la porte du Capricorne, celle des dieux. Sur la face de la lune tournée vers le ciel (gouffre d'Hécate), les âmes purifiaient leur corps astral avant de continuer leur ascension
céleste.
(cf. Ech de Jac, Cercles divine comédie, Ech. Mithra.)
Les emblèmes de la Basse-Egypte sont la couronne rouge et l'abeille (bity, biti). Les Egyptiens figuraient l'âme humaine sous la
forme d'une abeille. Le défunt rejoint les dieux sous la forme de l'insecte-ibat.
Sophocle a dit des âmes : L'essaim des morts bourdonne et monte.
L'abeille est identifiée à Déméter, déesse de la terre et des récoltes, où elle figure l'âme descendue aux Enfers. Les anciens donnaient le nom d'abeilles aux
prêtresses de Cérès en tant qu'elles étaient chargées d'initier aux mystères de la déesse souterraine. Ils appelaient aussi abeille la lune qui préside à la génération et d'un autre nom taureau ;
car le signe du Taureau est le point d'exaltation de la lune ; et comme les abeilles naissent des bœufs, on nomme Née des bœufs les âmes qui vont vers la génération et Voleur de bœufs le dieu qui
connaît les secrets de la génération.
Sur la robe d'Artémis on peut voir sur les côtés, en alternance, une abeille et une fée (du grec phémé et du latin fabula, parole). L'abeille est une métaphore de la
parole. Le mot abeille [en hébreu, Dvora : Debora, Deborah, NDE] vient du phénicien Dbr qui veut dire parole. On appelait abeilles les prêtresses du Temple d'Artémis, les Pythonisses et tous ceux
qui guérissaient par la parole. Assimilées à la parole l'abeille symbolise l'éloquence, l'intelligence et la poésie.
Les prêtresses des Mystères (Rhéa, Déméter, Perséphone), étaient nommées Melissai, terme issu de meli , le miel, transmis au latin mellis, melittus ( qui a donné le
nom de l'île de Malte).
Ou bien elle est l'âme qui s'envole du corps, comme dans les traditions de Sibérie, d'Asie Centrale ou chez les indiens d'Amérique du Sud.
Symbole de résurrection, on la trouve figurée sur les tombeaux en tant que signe de survie post-mortuaire. La saison où elle semble disparaître - les trois mois
d'hiver - est rapprochée des trois jours durant lesquels le Christ mort est invisible, juste avant de ressusciter.
Chez les Celtes, qui buvaient l'hydromel, ou dans les traditions galloises, l'abeille évoque les notions de sagesse et d'immortalité de l'âme.
Trois cent abeilles d'or furent découvertes dans le tombeau de Childéric 1er (an 481), témoignant que la ruche était le modèle de la monarchie absolue. Napoléon 1er
souhaitait que l'abeille soit un motif omniprésent, sur ses tapis comme sur son manteau de sacre.
Le premier labyrinthe connu fut bâti en Égypte, vers l'an -1800, par Amenemhat III, de la 12ème dynastie. Composé de 2 fois 1500 pièces superposées. Hérodote (-420), écrivit que ce monument surpassait les pyramides.
(voir lac Moeris, ville des crocodiles (Abydos), Memnonium, et tête d'Osiris).
Un monument, pour les grecs, est ce qui demeure (mane) et représente ce qui reste. La mémoire.
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«Alors que le temps n'existait pas», il y avait le Noun, Non Manifesté, Océan immobile et sombre. La lumière n'existait pas. Au sein de cette étendue liquide, sommeillait Atoum, le Démiurge, inconscient de son existence. «Celui qui est venu à l'existence de lui-même». Il signifie en même temps «ne pas être» et «être complet». Il représente les deux états de l'univers, potentiel et réalisé, la Totalité qui sommeille dans le Néant. En s'éveillant il prend conscience de sa différence (TSIM TSOUM ?), et se met à parler avec le Noun. Cette Parole, est le Verbe Créateur Originel qui projette la Création hors du Néant, et fait naître le cosmos hors du Chaos. Ce démiurge est considéré comme le premier grand architecte.
Paragraphe 80 des CT
Tefnout est ma fille vivante, elle est avec son frère Chou.
Il s'appelle Vie elle s'appelle Maât
Je vis en compagnie de mes deux enfants, de mes deux jumeaux,
étant au milieu d'eux,
L'un auprès de mon dos, l'autre auprès de mon ventre.
Vie se couche avec Maât, ma fille,
l'un à l'intérieur de moi, l'autre autour de moi.
Je me suis dressé entre eux, leurs bras étant autour de moi.»
Correspondance dans l'orphisme :
Zagreus (Dionysos enfant) est le fils de Zeus, Dieu unique, et Perséphone. Éros lui offre l'empire du monde. Les Titans, révoltés s'emparent de lui, en le charmant
avec des miroirs, le démembrent, le dévorent, sauf le cœur. L'une des Titanes l'emporte dans l'éther et Zagreus renaît sous la forme d'un soleil. La foudre de Zeus abat les Titans mâles, et leurs
cendres donneront naissance aux hommes. En dévorant la chair du: fils de Zeus, les Titans avaient acquis une parcelle de divinité: celle-ci a été transmise ainsi aux humains, elle est leur âme
prisonnière du corps. L'Homme est moitié divin moitié titan ce qui le pousse à braver l'ordre établi. La mère de Zagreus, le condamne à errer de vie charnelle en vie charnelle, par le biais de
l'oubli de son origine divine. Purification et Ressouvenir lui permettront de revenir au divin. Dieu a envoyé un Sauveur Apollon, le Verbe solaire, qui s'incarna en Orphée. Par ses chants et les
sons de sa lyre: il charmait tous ceux qui l'écoutaient. L'eau de la fontaine et une vie vertueuse lavaient les morts de leur souillure et ils remontaient vers Dieu dans un corps glorieux,
purifié de son origine coupable ; l'âme est libérée des réincarnations successives, ce qui est le lot des hommes vulgaires Le monde terrestre et le monde céleste sont des sphères concentriques,
la mort est le passage de l'une à l'autre. (Cf. Livre des morts tibétains et égyptiens)
HP Lovecraft
invente une ville, Arkham, proche d'un port, Innsmouth, traversée par un fleuve, le Miskatonic, dotée d'une université dont la bibliothèque renferme des grimoires terribles, le Necronomicon de l'Arabe fou Abdul Alhazred, les Manuscrits pnakotiques,
« Au commencement était la parole.» C'est ainsi que l'homme vivait dans l'intimité de la Parole jusqu'à ce que la « chute » ne l'en éloignât. Alors ils entendirent
la voix de l'Éternel, qui parcourait le jardin vers le soir, et ils se cachèrent au milieu des arbres du jardin. Et Il dit : « Le sol sera maudit à cause de toi, tu es poussière, et tu
retourneras dans la poussière. ». Il leur fit des habits de peau, et les en revêtit.
C'est ainsi que l'homme tint son âme cachée et silencieuse, au plus profond de lui-même, et que la parole devint inaudible.
Responsables sans attachement émotionnel. Il ne mange pas les fruits de la connaissance et ne s'attache pas aux fruits de ses actes.
Il vit l'instant présent (Cf. Georges Ivanovitch Gurdjieff , Jiddu Krishnamurti)
Laissez les morts enterrer les morts. Ne pas
oublier 'Pourquoi la mémoire'.
Ma lettre, mon éveilleuse, je la trouvai devant moi sur mon chemin; et de même qu'elle m'avait éveillé par sa voix, de même elle me guida grâce à sa lumière qui
brillait devant moi ... , et par sa voix elle donnait courage à ma crainte, et par son amour elle m'entraînait. J'allai de l'avant et passai par Sarboug : laissant Babel à ma gauche, j'arrivai au
grand Maishan, le port des marchands qui est au bord de la mer. Ma robe de gloire que j'avais ôtée, et mon manteau, dont elle était enveloppée, mes parents les envoyèrent à ma rencontre, par
leurs trésoriers, qui en furent chargés. J'en avais oublié la splendeur, car je l'avais laissée, enfant, dans la maison de mon Père. Soudain, tandis que je la voyais en face de moi, elle
m'apparut semblable à moi, comme l'image de moi dans un miroir : je la voyais toute entière en moi, et tout entier je me voyais en elle ; nous étions deux dans la distinction, et pourtant, de
nouveau un dans une forme unique ... Et l'image du Roi des Rois y était peinte partout ... Je vis aussi palpiter sur elle tous les mouvements de la gnose. Je vis qu'elle se disposait à parler et
je perçus le son de ses chants, qu'elle murmurait en descendant : « Je suis ce qui a agi dans les actes de celui pour qui j'ai été élevé dans la maison de mon Père, et j'ai aperçu moi-même
combien j'avais crû en stature, en proportion de ses travaux ». Et dans ses royaux mouvements, elle ruisselle toute entière vers moi, et me pousse à la prendre des mains de ses porteurs; et moi
aussi, mon amour me pressait de courir à elle et de la recevoir. Et je m'étirai vers elle, et je la saisi et de la beauté de ses couleurs je m'en parai. Et je m'enveloppai tout entier dans mon
manteau royal. Ainsi vêtu, je montai jusqu'à la porte de salutation et d'adoration. Je courbai la tête et j'adorai la splendeur de mon Père, qui me l'avait envoyée, dont j'avais accompli les
ordres tout comme il avait fait, lui, ce qu'il avait promis ... Il me reçut dans la joie, et j'étais avec Lui dans son royaume, et tous ses serviteurs le louaient d'une voix forte de ce qu'il
avait promis que je voyagerais jusqu'à la cour du Roi des Rois, et qu'ayant apporté ma Perle je comparaîtrais devant lui.
Ecrit gnostique (ou pas) (apocryphe) : « Actes de Thomas »
Voir aussi : Évangile apocryphe selon Thomas - traité copte découvert en 1945 à Nag-Hammadi (Egypte)
Évangile de Thomas, 29 – Si la chair est née à cause de l'esprit, c'est admirable. Mais si c'est l'esprit à cause du corps, c'est plus qu'admirable.
Evangile de Thomas, 61 – Ce qui n'est pas divisé sera empli de lumière, tandis que ce qui est divisé sera empli de ténèbres
Je me félicitais d'avoir trouvé une arche plus précieuse que celle de Noé, et je ne pouvais me lasser d'en contempler la magnificence. J'admirais en elle des
chambres nuptiales, qui, pour être fermées, n'étaient pas cependant obscurcies par les ténèbres, parce qu'elle est fille du soleil. J'admirais des signes éloquents, la réponse donnée dans le
silence de l'oracle, une harpe immobile et résonnant sans bruit, lorsque tout-à-coup le son de la trompette vint frapper mes oreilles, les nuées se rompirent et ces paroles retentirent avec un
éclat épouvantable: "Garde-toi de désirer orgueilleusement ce que l'on te refuse; passe avec une admiration discrète et silencieuse sur les secrets et les mystères, et poursuis avec modestie ce
que l'on te permet de connaître." Je fus de nouveau saisi d'étonnement à la vue d'une pluie sans nuages; l'eau qui semblait tomber du ciel était la source qui remplissait mes oreilles de
l'interprétation d'une infinité de mystères. Aussi la perle était pour moi cette rosée de miel qui suffit pour faire subsister le peuple sans qu'il eût besoin d'une autre nourriture. Elle m'a
dégoûté de tout autre aliment : déjà je ne recherche plus les livres, leur interprétation me semble inutile, encore qu'il me reste mille secrets que j'eusse désiré découvrir; je vois pourtant que
cette perle n'a ni bouche pour me parler quand je l'écoute, ni oreilles pour m'entendre quand je l'interroge. Enfin je reconnais qu'elle n'est douée d'aucun sens, elle qui me transmet des
facultés nouvelles pour pénétrer les divins mystères.
Tout-à-coup elle s'exprime en ces termes: "Je suis fille de l'immense océan, et de cette mer qui m'a donné l'être; j'apporte dans mon sein le trésor des mystères.
Pour toi, mesure les flots qui ont été mesurés à tes forces, respectes-en le Maître et crains de lever tes yeux jusqu'à Lui. J'ai vu des plongeurs expérimentés dans leur art me suivre dans cette
mer, et reculer aussitôt épouvantés de ses profondeurs, et n'en pouvant supporter un instant le murmure, tremblants, ils regagnaient la terre. Et qui donc pourrait sonder à loisir la divine
immensité ?" . Saint Ephrem
Pour l'ancienne Chine, tout est harmonie, c'est-à-dire dosage. Les différents dosages ne sont qu'une même harmonie dont les modalités, par ordre de complication
croissante figurant la disposition interne de l'harmonie universelle. 5 s'impose comme le symbole du centre. Les signes voisins, composent une image où l'ordonnance du monde se trouve représentée
numériquement. Ceci s'exprime à l'aide de neuf mots précédés, chacun, de l'un des neuf premiers nombres :
L' Univers, c'est le char ou la maison du Chef. Le Monde est un char à ridelles recouvert par un dais. Le dais est circulaire et figure le Ciel ; la Terre est
représentée par la caisse carrée qui supporte l'occupant du char. Au Ciel, le Soleil parcourt sa carrière monté, lui aussi, sur un char. Quand on dit : «la Terre porte et le Ciel couvre », on
n'évoque pas moins la maison que le char. L'édifice carré où le suzerain reçoit les feudataires, doit être recouvert par un toit circulaire. C'est sous le pourtour de ce toit que le Fils du Ciel
promulgue les ordonnances mensuelles qui ajustent les temps aux espaces. Le toit du Ming t'ang et le dais du char sont reliés par des colonnes, les piliers du Ciel, à leur support carré. Elles
sont en rapport avec les Huit Directions, les Huit Montagnes et les Huit Portes qui livrent passage aux Nuées pluvieuses et aux Huit Vents. Reliés par l'intermédiaire des Huit Vents aux Huit
Trigrammes que l'on dispose en octogone, les Huit Piliers rattachent le périmètre de la terre au pourtour circulaire du Ciel. La structure du char (dais et colonne) illustre les rapports 9/6 et
8/7.
Mais, depuis la révolte de Kong-kong, l'équilibre est rompu, il a brisé le pilier du Ciel et rompu l'amarre. Ciel et terre basculèrent, si bien que le Soleil, la
Lune et les Constellations durent s'acheminer vers le Couchant et les eaux s'échappèrent. Les souverains doivent maintenir la civilisation en étendant à toute la hiérarchie des êtres un système
cohérent d'attitudes. Pas de nécessité, Pas de liberté. L'Univers est un système de comportements, et ceux de l'esprit ne se distinguent pas de ceux de la matière. La notion d'âme qui s'opposerait au corps comme à l'ensemble des corps matériels est étrangère à la pensée chinoise.
Quand le Chaos fût parmi les hommes, les génies de l'Eclair lui percèrent une ouverture pour lui donner face humaine. Au septième jour,
le Chaos mourut car toute naissance ressemble à une mort. Chez les sages, les ouvertures fonctionnent librement, les 7 de la face et les 7 du cœur. La qualité de vivant ne se conserve que si les
premières sont ouvertes ; la sainteté est obtenue quand les autres sont débouchées. La vie s'épanouit quand rien n'entrave l'endosmose du Microcosme et du Macrocosme. La Musique rapproche; les
Rites différencient. De l'union résulte l'affection; des différences le respect mutuels. Permettre aux Passions de s'accorder, tels sont les rôles de la Musique et des Rites. Par la Musique, les
rapports sociaux sont observés. Les êtres conservent la place qui leur est assignée. La Musique tire du Ciel son rendement civilisateur; les Rites empruntent
à la Terre leur capacité de réglementation. Conserver sans déviation un équilibre juste et correct (MAAT), voilà la complexion des Rites qui, par le respect de soi et d'autrui, aident à la
réglementation.
En EGYPTE La période pré dynastique se termine à la création de la Ire dynastie pharaonique avec l'unification du pays par Narmer aux alentours de –3100.
(Labyrinthe-1800, Akhenaton-1350.)
C'est la Parole qui crée le monde. Les hiéroglyphes sont la transcription du Verbe Originel dont les échos résonnent dans la Création et animent l'univers. Les
«Textes des Pyramides (2600)» sont la première fixation par l'écriture d'une tradition orale. Ils étaient destinés au seul roi, comme un aide-mémoire et un guide qui devaient l'accompagner dans
son dernier voyage. Bien avant Hermès Trismégiste, ils proclament l'Unité Cosmique et la correspondance entre le monde céleste et l'Égypte (La matière). Ils affirment l'origine divine du principe
royal et établissent le roi comme l'intermédiaire entre ces deux mondes. Le but du rituel est de faciliter l'ascension du défunt vers ses frères les dieux dans le ciel, ou monde supérieur. «Un
escalier, haut dans le ciel, sera construit pour le roi, pour qu'il monte sur ses marches jusqu'au sommet du firmament ! Oui, il monte sur les vapeurs du grand encensement. Comme une oie, il
s'envole, et, parvenu au ciel, comme un jeune soleil, il vient s'y reposer sur le trône.». Le rituel consiste en offrandes qui sont faites dans des temples à ciel ouvert devant de gigantesques
obélisques. Le pyramidion situé au sommet de ces obélisques représente le Tertre Initial qui est la cristallisation de la Lumière Originelle. Le roi, le médiateur, reçoit le Souffle de Vie de son
père Râ, et transmet ce Souffle à ses sujets. Son rôle mythologique est important, il est le dispensateur de la vie sur terre et le garant de l'Ordre Cosmique qui maintient la Création hors du
Chaos Initial. L'acte créateur du Démiurge avait consisté à mettre en Ordre, ce Chaos. La Création est considérée comme le sacrifice du Créateur qui interrompt son repos dans l'Unité pour
projeter une partie de lui même sous la forme du Verbe-Lumière dans toutes l'espace, dans le Multiple. Cette Création descend jusqu'aux plans les plus bas du monde matériel. Elle consiste en une
cristallisation du Verbe-Lumière qui se densifie s'éloignant de sa source. Cette densification donne naissance aux formes matérielles. Ce monde manifesté est la vibration la plus basse du clavier
cosmique, mais il n'est pas séparé de sa source et vibre à l'unisson avec elle.
L'offrande que fait le roi sur l'autel devant le symbole solaire n'est que le juste retour du sacrifice originel. Le rituel a pour but de maintenir des relations
harmonieuses entre le Créateur et la Création. Cette harmonie est personnifiée sous les traits de la déesse Maât, l'Ordre Universel.
Pour les Égyptiens de l'antiquité, l'Akh (« le bienheureux ») est l'un des éléments qui entre dans la composition de l'être. Il s'agit d'un principe spirituel
immortel, la clarté qui vit au ciel après la mort. Il est représenté sur les parois des temples et des tombeaux sous les traits d'un ibis. Même si à l'origine seul le pharaon et les dieux
possédaient l'Akh, le principe fut ensuite étendu à l'entourage du roi, puis aux nobles, puis aux riches pour enfin être étendu à tout les simples mortels.
Certains considèrent l'Akh comme étant le Ka réuni au Ba par les rites du réveil de l'âme. Akh (Akhou) parfois traduit par transfiguré, vit au ciel auprès du dieu Ré
après la justification.. Les ésotéristes y voient le corps glorieux de résurrection éternel et d'un éclat resplendissant. Si je quitte la matière, la matière ne me quitte pas, je vais vers
l'illumination corps (glorieux), âme et esprit.